L'Exil
















UN SENTIMENT DE LIBERTE


Perdus dans les territoires et les relations, des éxilés racontent leur traversée. Ce documentaire, à partir d'images et de paroles non contextuées, cherche la description des vécus - guerre civile - passeur - séjour irrégulier -    ( 24 mn )









Images prises entre Téhéran et Istanbul.
Les récits proviennent de Kabylie, du Kurdistan irakien, et d'Arménie.














DJURDJURA.




















LES SEPARES






dans les rues 
des enfants 
un peu partout
sur les manèges en bois
on les voit tester leur équilibre
Ils se penchent 
au bord des tourniquets
jaugent le point limite 
où ils chuteront dans le sable
entre les tours ils rient
loin des ouvriers 




dans son lit
une femme 
la main sur son ventre arrondi
se repose
les yeux clos
le bruit du monde en bas remonte 
elle pense aux vagues
aux disparus
et à ceux devenus fous




plus loin
un homme
il ne sait pas trop où
mais ici l'âme lui échappe
il a perdu son passé
il a vu les vautours
et leurs cris dévorés
sa femme le regarde 
silencieuse
ils attendent demain




sur la terrasse d'un café
un autre homme oublie
il a entouré quelque chose en gras
le journal replié
sous son bras
il se lève sans réfléchir
les yeux vers le trafic
il marche droit dans le soleil




bercée par la radio
une femme se souvient
des cheveux de sa mère 
de la courbe de ses robes
un instant
ses doigts se resserrent
elle ne peut s'empêcher de prier
et de lui murmurer
ce qu'elle est devenue




sous les lumières
des néons jaunes
on se retrouve
une fois par jour
on boit
on vérifie
que tout est encore là
un jardin
une table 
la course des chevaux




dehors
certains avalent leurs cigarettes
ils regardent autour d'eux
le désert
les cris d'hier
forment des rivières
où l'on accoste
et où l'on aime





allée 8
un vieillard 
un instrument sur les genoux
ses doigts rejouent
le morceau de son père
son front se plisse
une mélodie rouge s'échappe 
et fend le ciel en deux




contre un mur
par là 
deux hommes sirotent
un whisky
l'un raconte son passé
son enfant
sous la terre
dans un coin 
loin d'ici




deux jeunes
fument à l'écart
ils n'ont pas besoin de parler
une oreillette dans le lobe
un rythme s'y échappe
le joint circule
entre les doigts
des nuages opaques
les cachent




des fruits et légumes
disposés
un homme s'accroche à sa caisse
quatre jours qu'ils ne les a pas vu
le soleil tombe
il est tard
il n'est pas sûr de leur donner assez




dans un accueil d'urgence
sous de petites couvertures
13 nouveaux nés
somnolent
la mer
respire là dehors
guerrière
et amoureuse
elle ne les attends pas




une femme s'habille
sous la lumière du jour
elle relie ses messages
et sourit 
elle jette un oeil
dans chaque pièce
puis descend les escaliers
elle sent toute l'autorité de son corps
pressée
elle court la rejoindre














ARARAT.

















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